Luxation gléno-humérale

Définition

La luxation de l’épaule (luxation gléno-humérale) est une pathologie extrêmement fréquente de l’épaule. Elle est facilitée par la grande mobilité de l’articulation de l’épaule qui est l’articulation la plus mobile du corps. Les surfaces articulaires (glène et tête humérale) sont maintenues entre elles par des stabilisateurs passifs (capsule, labrum, surfaces osseuses, ligaments gléno-huméraux) et dynamiques (les muscles de la coiffe des rotateurs et le deltoïde). C’est l’articulation qui se luxe le plus (24/100000 personne année). Rarement postérieure et alors volontiers méconnue, dans 96% des cas cette luxation fait suite à un traumatisme et se fait en avant ; on parle de luxation gléno-humérale antérieure de l’épaule.

Généralement l’articulation se déboite et le patient doit aller aux urgences pour qu’un médecin « tire » dessus et replace les surfaces articulaires en face l’une de l’autre. Le patient est ensuite immobilisé contre la douleur et la rééducation doit être débutée pour restaurer la mobilité, la confiance et autant que possible la stabilité de l’épaule. Cette luxation déchire les stabilisateurs de l’épaule (labrum, ligaments) et parfois casse les surfaces osseuses. Ces structures ne peuvent se réparer seule ce qui explique que les patient se déboitent à nouveau : récidive de luxation. A noter que le taux est proche de 100% si la première luxation a lieu avant l’âge de 20 ans.

luxation épaule

Traitement

La rééducation est indispensable pour redonner confiance à l’épaule après un choc violent comme une luxation gléno-humérale mais la rééducation ne peut pas éviter une récidive de la luxation.

La rééducation est indispensable pour redonner confiance à l’épaule après un choc violent comme une luxation gléno-humérale mais la rééducation ne peut pas éviter une récidive de la luxation. Le traitement sera pondéré en fonction des lésions, de la demande fonctionnelle du patient et de son âge. La récidive après 50 ans est rare et on évitera dans la mesure du possible d’opérer cette instabilité. Plus le patient est jeune, plus il est sportif, et plus l’opération sera recommandée.

Chirurgie

On peut distinguer deux techniques chirurgicales: l’opération Latarjet et l’opération Bankart.

On peut également distinguer plusieurs techniques chirurgicales :

Opération de Latarjet : L’opération de Latarjet est une opération qui consiste à venir mettre en avant de l’épaule un bloc osseux (coracoïde) et le biceps fixé dessus afin d’éviter que l’épaule ne se déboite en avant. Cette opération est pratiquée chez les patients présentant des épaules qui se déboitent, et dont les structures anatomiques abimées ne sont pas réparables ou ne sont pas suffisantes pour stabiliser l’épaule, soit que ces structures sont trop lésées (fracture de l’omoplate), soit que les sollicitations de l’épaule sont trop importantes (sports de contacts, haut niveau de pratique sportive). Cette opération se fait sur une journée, avec ou sans ouverture (parfois arthroscopie).
Après l’intervention, il est possible de se servir de son bras rapidement pour les gestes simples de la vie courante. Le sport ne pourra être repris qu’après accord du médecin au troisième mois au plus tôt.

Opération de Bankart : lorsqu’il n’y a pas de lésion osseuse (souvent lors de sport de loisir) : L’opération de Bankart est une opération qui consiste à venir réparer les tissus arrachés ou déchirés en avant de votre épaule et qui, du fait de leur lésion, favorisent des luxations (déboitements) ou subluxations de votre épaule. Les tissus concernés sont généralement vos ligaments et votre poche de l’articulation (capsule). Dans la grande majorité des cas, cette lésion apparaît après un choc violent sur l’épaule, et nécessite une réparation lorsque les déboitements reviennent, ou risquent de revenir. Le but de cette opération est de supprimer la plainte du patient : la subluxation, la luxation ou l’appréhension (l’impression que l’épaule va se déboiter). Cette opération se fait sur une journée, sous arthroscopie. Après l’opération le bras reste immobilisé 3 semaines, la rééducation sera longue et le sport ne pourra être repris qu’après accord du médecin au troisième mois au plus tôt.